La banque américaine JPMorgan Chase a annoncé mercredi le décès d'un de ses responsables, James Lee, vice-président du conseil d'administration et considéré comme l'architecte des crédits syndiqués ayant permis de limiter quelque peu la débâcle du courtier en énergie Enron en 2001.

Figure emblématique de Wall Street, James Lee, 62 ans, (bien 62) est mort mercredi matin, indique Jamie Dimon, le PDG de la firme new-yorkaise, dans un document interne consulté par l'AFP.

"C'est avec une profonde tristesse et le coeur lourd que je vous informe que notre très cher ami et collègue, Jimmy Lee, est mort de façon inattendue ce matin", écrit M. Dimon aux employés de la banque. "Nos prières et pensées vont à sa femme Beth, ses trois enfants Lexi, Jamie et Izzy et à toute sa famille (...)", poursuit-il.

D'après une source interne, M. Lee s'est senti mal ce matin lorsqu'il faisait du sport chez lui dans le Connecticut (est). Il s'est retrouvé à court de souffle et a été transporté à l'hôpital où il est décédé peu après.

Les messages de condoléances affluaient sur les réseaux sociaux où banquiers et patrons des milieux d'affaires américains témoignaient leur admiration et leur tristesse.

"Jimmy était un véritable ami", a réagi sur sa page Facebook la numéro deux du réseau social Sheryl Sandberg, qui a perdu son époux dans des conditions quasiment similaires en mai. "Jimmy a joué un rôle central dans l'histoire de Facebook. Il a cru en nous (...) quand nous n'étions encore qu'une petite entreprise avec très peu de revenus", ajoute-t-elle. JPMorgan était l'une des banques conseil de Facebook lors de son entrée en Bourse en 2012.

- Wall Street réagit -

M. Lee a passé toute sa carrière dans la finance et a notamment dirigé le très prestigieux département qu'est la banque d'investissement chez JPMorgan, première banque américaine en termes d'actifs.

Très respecté dans les milieux bancaires, il est le père des crédits syndiqués (syndicated loans), qui sont un prêt accordé à une entreprise par plusieurs banques. Selon le mécanisme, l'entreprise choisit une banque qui va jouer le rôle d'arrangeur de l'opération. Les principaux termes du crédit seront négociés entre la banque arrangeuse et l'entreprise. Concomitamment, la banque et l'entreprise choisissent une stratégie de syndication, c'est-à-dire le choix des banques (ou des institutions financières) qui composeront le syndicat bancaire.

L'avantage de cette tactique est qu'elle permet de se répartir les risques entre banques, ce qui limite leur exposition en cas de problème.

James Lee avait mis en pratique le crédit syndiqué dans la débâcle du courtier en énergie Enron en 2001. Les banques Chase et Citigroup avaient ainsi accordé ensemble 1,5 milliard de dollars au groupe texan pour lui permettre d'honorer les échéances les plus immédiates vis-à-vis de ses employés et de ses partenaires financiers.

En tant que banquier d'affaires, il a aussi été conseil dans les plus grandes entrées en Bourse de l'histoire comme celles de General Motors ou encore Alibaba.

On le retrouve aussi à la baguette des plus grosses fusions-acquisitions aux Etats-Unis comme le rachat de NBC par Comcast à General Electric en 2009.

Source : boursorama