Les pauvres d’Ukraine n’ont qu’à bien se tenir. En réponse à l’effondrement de l’économie ukrainienne, une nouvelle « Agence pour la modernisation de l’Ukraine » (AMU) a été présentée lors d’une grande conférence à Vienne et supposée préparer un « Plan Marshall » pour reconstruire l’Ukraine. L’AMU qui vient de naître, aura pour tâche, en moins de 200 jours (!), de restructurer les finances et l’économie du pays.

Belle initiative en principe, sauf que les 500 millions d’euros de financement mentionnés seront fournis par trois oligarques et profiteurs ukrainiens notoires : Dmitri Firtach, Rinat Akhmetov et Viktor Pintchouk. Ils estiment surtout que le ventre vide, l’Ukraine manquera d’appétit pour partir en guerre contre son voisin, la Russie.

L’AMU, dirigée par l’ex-ministre autrichien des Finances Michael Spindelegger, pourra compter sur la collaboration d’éminentes personnalités occidentales, reconnues pour leur allégeance sans faille à l’impérial-libéralisme : rien de moins que trois anciens commissaires européens, Peter Mandelson, Guenter Verheugen et Stefan Füle ; l’ancien ministre allemand des Finances Peer Steinbrück ; l’ancien ministre allemand de la Défense Rupert Scholz ; l’ancien ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, l’ancienne dirigeante du patronat français Laurence Parisot, et l’ancien Premier ministre polonais Wlodzimierz Cimoszewicz.

Le fait que l’un des fondateurs de l’Agence soit l’« intellectuel » français Bernard Henri-Levy suffit à lui seul à discréditer l’initiative. Celui-ci a en effet joué un rôle prépondérant dans le coup du Maïdan il y a un an.

Le nouveau Parlement de Kiev vient d’adopter, selon la secrétaire d’État adjointe américaine et fervente partisane des bandéristes Victoria Nuland, des « réformes économiques importantes mais difficiles », et il mérite de ce fait plus d’aide de la part du FMI et d’autres donateurs internationaux.

L’inflation en Ukraine doit passer prochainement la barre des 25 %, et les produits de première nécessité manquent tellement que le gouvernement a décrété des mesures de rationnement dans les points de vente, à partir du 25 février, sur des produits comme l’huile de cuisson, la farine et le sucre. Les achats ne doivent pas dépasser deux bouteilles d’huile de tournesol et deux paquets de farine de sarrasin par client et, selon le point de vente, 3 à 5 kilos de sucre.

De plus, les nouveaux prêts-relais du FMI sont assortis de conditions sévères : réductions draconiennes des dépenses sociales, augmentation des prix de l’énergie au détail, qui ont bondi de presque 300 % au début février. Le cours de la monnaie nationale, le hryvnia, a plongé, amenant la population à thésauriser la nourriture et à acheter des produits électroniques comme monnaie de substitution.

Les Ukrainiens devront bientôt demander à Nuland de leur donner quelque chose de substantiel à manger. Celle-ci avait distribué, sous l’œil des caméras, des paniers-repas au manifestants en novembre 2013, au début des événements qui ont conduit au coup d’État.

Source : solidariteetprogres.org Relayé par : resistanceauthentique